La Petite Venise
- Date de sortie 13 juin 2012 (1h 38min)
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- Avec
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- Nationalité Synopsis Sur une île de la lagune vénitienne, un pêcheur fait la connaissance d’une jeune chinoise récemment immigrée. Une douce amitié naît peu à peu entre ces deux êtres que tout semble séparer. Mais leurs sentiments dérangent deux communautés qui se rejettent : Italiens et Chinois voient d'un mauvais œil leur complicité naissante...
Source : Allociné
Parmi les longs-métrages passés quasiment inaperçus en cette année 2012, on peut citer cette sympathique Petite Venise. De nombreuses émotions émanent de cette œuvre, poignante par son approche réaliste. En effet, sans jamais approcher la mièvrerie, Andrea Segre aborde des sujets forts tels le racisme, l’intégration et l’amitié. C’est ainsi que Shun Li, la serveuse chinoise, et Bepi, le poète des mers, se voient devenir proches l’un de l’autre pour finalement être voués à subir les foudres de leurs compatriotes. Dans cette relation trouble qui unit les deux êtres, il y a cette barrière des cultures – pourtant pas si différentes que ça – qui demeure entre ceux-ci. Pourtant liés par de nombreuses similitudes (leurs ancêtres ont en commun leur passion pour la pêche, par exemple), rien ne semble convaincre la fameuse bande d’italiens aux allures pourtant sympathiques, xénophobes à souhait.
Toutefois, tous ces empêchements qui rendent impossible la passion un peu floue entre les deux protagonistes consentent à rendre La Petite Venise encore plus touchant. Et puis il y a l’un des points forts du long-métrage : sa non-appartenance à une contrée spécifique. Bien entendu, il y a ces deux populations dominantes dans le film – les chinois et les italiens –, mais Andrea Segre ne s’arrête pas là et va même bien plus loin. Elle réalise un mélange entre deux cinémas pourtant différents. Le drame social à l’italienne rencontre ainsi l’imagerie soignée et poétique d’un long-métrage chinois avec, en prime, un certain attrait pour l’art sous toutes ses formes. La poésie, le yoga… Et puis il y a ces lumières voguant sur l’eau, qui sont nettement mises en avant avec une certaine fascination. Clairement, La Petite Venise s’avère souvent très belle.
Néanmoins, les quelques ressources dont disposent la mise en scène ne mettent pas longtemps à s’essouffler et le film souffre même de nombreuses longueurs non-négligeables dans mon jugement final. Ce qui est bien dommage si l’on considère que cette mise en scène peu inspirée est l’une des rares choses véritablement dérangeantes dans le long-métrage. Malgré tout, le reste tient plutôt bien la route et les acteurs sont talentueux (y compris les seconds rôles, qui semblent parfois sortir d’un film de Ken Loach). Bien évidemment, cela vaut principalement pour Zhao Tao et Rade Serbedzija – que l’on retrouvera étonnamment dans Taken 2, prochainement – qui tirent le film du début à la fin.
En conclusion, La Petite Venise est une œuvre modeste et poétique, malheureusement qui traine trop sur la longueur. Ce fameux mélange de nationalités est une vraie réussite, cependant, et sa saveur nous va droit au cœur.
Note : 6,5/10