Compliance

Publié le par Alex Torrance

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  • Date de sortie
    26 septembre 2012 (1h 30min
  • Réalisé par
  • Avec
  • Genre
  • Nationalité
    Synopsis           Lors d’une journée particulièrement chargée, Sandra, gérante d’un fast-food d’une banlieue de l’Ohio reçoit l’appel d’un policier accusant l’une de ses employées d’avoir volé un client. Le croyant sur parole, Sandra place Becky sous surveillance, entrant ainsi dans une situation qui va bientôt tous les dépasser.

    Source : Allociné

                    Compliance, c’est un peu un film auquel on ne peut s’attendre. Quelque chose qui se pointe sous nos yeux et, d’une manière ou d’une autre, parvient à nous retourner l’esprit le temps d’un visionnage pour le moins haletant…  Compliance, c’est l’adaptation de faits divers surréalistes qui, pourtant, ont bel et bien eu lieu à plus de 70 reprises aux Etats-Unis. On pourra d’ailleurs noter la présence de l’info « Inspiré de faits réels » au tout début. D’une manière ou d’une autre, cela constituera une sorte de moyen de toujours se dire que, bien que l’on nage en plein délire, toute cette affaire a véritablement eu lieu. Craig Zobel signe son premier long-métrage, avec cette œuvre pleine d’ambition qu’est Compliance. Dans sa réalisation, nous pourrons distinguer plusieurs formes d’ingéniosité qui créent toute la puissance du film…

                    Tout d’abord, il est bon de savoir que Zobel n’a pas la prétention de certains cinéastes à vouloir diriger nos pensées. À vouloir nous faire éprouver une certaine complaisance quant à la perversion filmique qui se dégagerait de scènes de nudité. Nous ne sommes pas appelés à extérioriser notre instinct pervers mais à constater la folie de notre monde, brillamment dénoncée dans une des contrées les plus fournies en matière de demeurés : les USA. Dans Compliance, les personnages sont des demeurés. Des demeurés qui préfèrent obéir à quiconque se présente comme l’autorité, plutôt que courir le risque de devenir eux-mêmes victimes d’un système profondément aliéné. Un seul coup de fil – aussi acadabrantesque soit-il – et c’est une descente aux enfers qui est lancée. C’est tout cela qui se trouve dans le terme « compliance », fait d’obéir à des consignes bien précises.

                    On ne peut le nier, en plus d’avoir sa place dans le top 10 des plus belles actrices de l’année – d’une façon malsaine on pourrait dire –, Dreama Walker demeure sans hésiter à la base d’une des meilleures performances annuelles. À plusieurs moments dans le film, on est à même de se demander ce qui a bien pu pousser une actrice de Gossip Girl à venir jouer sous une telle posture de faiblesse et d’humiliation. Son état de choc croissant nous pétrifie toujours plus que l’ahurissante tournure des évènements. Par ailleurs, l’une des réussites majeures de Compliance réside en sa capacité à nous faire douter de la réalité, tant par la débilité des personnages que par l’improbabilité d’un tel scénario. Pourtant tout est là, tout s’est déjà produit. L'incrédulité est effacée tant bien que mal et on se sent sale...

                    Outre une certaine beauté visuelle qui se dégage de ce très bon Compliance, c’est la laideur d’une race humaine qui demeure brillamment dépeinte, dans cet appel téléphonique à même de bouleverser toute une vie. Grâce à des interprétations toutes plus convaincantes les unes que les autres, nous sommes mis dans une posture qui n’est pas des plus agréables. Un malaise qui nous donne envie de crier à l’injustice. De dénoncer l’imposture. En d'autres termes, Compliance est une des claques (sur les fesses) de cette fin d'année.

     

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