Killer Joe

Publié le par Alex Torrance

 

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  • Date de sortie
    5 septembre 2012(1h 42min
  • Réalisé par
  • Avec
  • Genre
  • Nationalité
    Synopsis           Chris, 22 ans, minable dealer de son état, doit trouver 6 000 dollars ou on ne donnera pas cher de sa peau. Une lueur d’espoir germe dans son esprit lorsque se présente à lui une arnaque à l’assurance vie. Celle que sa crapule de mère a contractée pour 50 000 dollars. Mais qui va se charger du sale boulot ? Killer Joe est appelé à la rescousse. Flic le jour, tueur à gages la nuit, il pourrait être la solution au problème. Seul hic : il se fait payer d’avance, ce qui n’est clairement pas une option pour Chris qui n’a pas un sou en poche. Chris tente de négocier mais Killer Joe refuse d’aller plus loin. Il a des principes…jusqu’à ce qu’il rencontre Dottie, la charmante sœur de Chris. Alors Killer Joe veut bien qu’on le paye sur le fric de l’assurance si on le laisse jouer avec Dottie.

    Source : Allociné

                    N’importe quelle personne un tant soit peu active sur Twitter a sans aucun doute entendu parler du dernier William Friedkin, notamment lors du Festival du Cinéma Américain de Deauville de cette année 2012. À mon grand regret, je n’avais vu ni French Connection 1 & 2, ni Bug et n’avait pour seul point de comparaison l’un des films les plus surestimés du cinéma de genre : L’Exorciste. C’est donc d’un nouvel œil que j’ai pu assister à ce Killer Joe, préalablement annoncé par une bande-annonce fabuleuse il y a quelques mois. Tout d’abord, si ce teaser laissait entrevoir une œuvre grandement explosive, il faut savoir que c’est un brin trompeur. Killer Joe, c’est avant tout l’exploitation minutieuse de chaque seconde. La présence volontairement exagérée de ralentis. Ces gros plans sur de simples bottes, un rétroviseur. Beaucoup d’excès qui font de Joe un être mystérieux et glaçant à la fois, à la carrure imposante – notamment lors d’une première apparition hilarante. Qu’importe si quelques longueurs se font parfois percevoir, car sous ses airs un peu longuet, Killer Joe est en fait un véritable compte à rebours disposé à nous exploser à la gueule d’une seconde à l’autre.

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                    Lors de ces scènes où le rythme change du tout au tout, le long-métrage atteint des sommets de maitrise. L’une d’entre elles – dont je ne révèlerai rien par pur respect pour les éventuels lecteurs – semble très certainement en passe de devenir culte. Tant de liens familiaux passés à la trappe pour une sorte de « chacun pour soi » qui ne manque pas de scotcher à de nombreuses reprises. D’ailleurs, Killer Joe n’en a rien à faire du politiquement correct, de la conscience… Toutes ces valeurs sont donc introuvables dans ce Texas décrépi où règnent les malfrats en tous genres et la flicaille corrompue. En résulte un film extrêmement malsain et pourtant, jouissif à plusieurs reprises. Une extrême violence paradoxalement canalisée qui ne peut laisser indifférent, tant elle est imprévisible et virtuose à la fois. Et naturellement, il y a ce Matthew McConaughey extrêmement brillant du début à la fin dans le rôle de Killer Joe ; Emile Hirsch, le protagoniste d’Into the Wild, qui semble avoir trouvé son rôle de la maturité ; enfin, Thomas Haden Church, dans la peau d’un père de famille effroyablement passif.

                    En conclusion, Killer Joe est un long-métrage grandement maitrisé, côté scénario et esthétique, bien qu’il souffre d’une mise en scène un peu plate. On pourra néanmoins lui pardonner cette lenteur, qui permet de préparer une scène finale de toute beauté, marquante, troublante.

     

    Note : 7/10


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Publié dans 2012 - Cinéma

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