Des hommes sans loi
- Date de sortie 12 septembre 2012 (1h 55min)
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- Nationalité Synopsis 1931. Au cœur de l’Amérique en pleine Prohibition, dans le comté de Franklin en Virginie, état célèbre pour sa production d’alcool de contrebande, les trois frères Bondurant sont des trafiquants notoires : Jack, le plus jeune, ambitieux et impulsif, veut transformer la petite affaire familiale en trafic d’envergure. Il rêve de beaux costumes, d’armes, et espère impressionner la sublime Bertha… Howard, le cadet, est le bagarreur de la famille. Loyal, son bon sens se dissout régulièrement dans l’alcool qu’il ne sait pas refuser… Forrest, l’aîné, fait figure de chef et reste déterminé à protéger sa famille des nouvelles règles qu’impose un nouveau monde économique. Lorsque Maggie débarque fuyant Chicago, il la prend aussi sous sa protection. Seuls contre une police corrompue, une justice arbitraire et des gangsters rivaux, les trois frères écrivent leur légende : une lutte pour rester sur leur propre chemin, au cours de la première grande ruée vers l’or du crime.
Source : Allociné
Tandis que Des hommes sans loi semblait être source de désaccords sur la blogosphère, je me risquais tout de même à préférer celui-ci à Camille redouble en matière de priorité. Moralité, se fier aux jugements des autres n’égalera jamais la propre opinion que l’on peut se faire d’une œuvre – bien qu’évidemment, on le sache déjà. Tout d’abord, le cadre de la Prohibition aura récemment fait rêver les amateurs de séries avec l’excellent Boardwalk Empire. Il trouvera de nouveau toute son effroyable beauté grâce à un casting de choc. La sublime Jessica Chastain (Take Shelter, The Tree of Life…) aux côtés de Tom Hardy et Shia LaBeouf (même si ce dernier était plutôt une source d’inquiétude, au départ)?
Paysages isolés, voiture décrépie, personnages incorruptibles ou corrompus, musique country… À vrai dire, tous les éléments qui servent de base à un western qui se respectent sont là. Et pour sûr le résultat est nettement au rendez-vous. Sur une histoire qui, de prime abord, peut paraitre banale, John Hillcoat parvient à imposer son crescendo de violence lentement mais sûrement (et pourtant pas si lentement que ça, si l’on regarde à quel point les minutes s’écoulent rapidement). De fait, le jeune Shia LaBeouf, protagoniste de la franchise ultra-commerciale Transformers, semble trouver le plus bon rôle de sa carrière – ce qui n’est pas compliqué, cependant – tandis que la première demi-heure du film tendait à rendre son personnage assez énervant. Lui-même sera donc principalement porté par le changement de ton du long-métrage et finira par livrer une interprétation de toute beauté.
Hormis LaBeouf, il est évident que Tom Hardy se fait lui aussi remarquer, bien que ce rôle post-bane semble un peu faire office de petite pause – l’acteur n’étant pas des plus présents à l’écran. Côté féminin, ce sont Jessica Chastain et Mia Wasikowska qui mènent la barque. Si certains se sont plaints de la discrétion de leur personnage – ce qui est peut-être vrai pour Wasikowska –, Jessica Chastain apparait pourtant régulièrement. Pire même, elle n’a jamais autant rayonné de mille feux (chevelure rousse oblige). Enfin, finissons par le fameux bad guy Pearce (sans commentaire), cet acteur qui, à force de jouer les rôles de méchants, finit par devenir détestable à sa simple présence à l’écran… Néanmoins, son jeu est toujours aussi convaincant.
Enfin, je n’irai pas par quatre chemins, Des hommes sans loi est une œuvre profondément bluffante qui, à force de multiplier les moments forts, finit par empoigner le spectateur pour le relâcher uniquement après le générique de fin. Une violence superbement filmée, avec un très grand charme rétro à la manière d’un néo-western (d’un point de vue visuel, en osant les grands mots, ça m’a même légèrement fait penser au chef-d’œuvre Butch Cassidy et le Kid) : Des hommes sans loi a décidément une quantité de qualités qui sont sources d’une quantité d’émotions ressenties. L’angoisse qui scotche au siège, l’émotion qui fait battre le cœur, la haine envers ces personnages détestables que l’on retrouve tout au long du film…
En conclusion, Des hommes sans loi est une merveilleuse surprise qui vient s’ajouter au palmarès des non-récompensés de ce Festival de Cannes 2012. De l’action, de l’amour et parfois même de l’humour… Voilà une œuvre décidemment très belle…
Note : 8/10